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            Oh j’ai connaissance des événements qui amenèrent la réapparition des deux Enfants de la Magie, ceux qui conseillèrent il y a fort longtemps l’Empereur Haldevar. Peut-être ai-je connaissance de quelques détails que vous ignorez, il serait intéressant de comparer nos deux versions de ces histoires… Qu’en dites vous ?
            Alors, par où commencerons nous ? Je crois que le premier événement en rapport était le Grand Tournoi Impérial qui a vu surgir les héros de Gronno… Nous pourrions passer cet étape et parler seulement de leur lutte héroïque contre le puissant Dieu du Chaos ou encore de leur retour difficile sur Gronno depuis un monde condamné.
            Et lors de leur arrivé, les survivant virent l’Empire en proie à une guerre depuis les reste de la forteresse de la Roque, n’est-ce pas ? Le danger provenant des portes n’était pas écarté et une fois de plus, ces héros trouvèrent une solution. Par ailleurs, seulement quelques mois plus tard, la guerre qui déchirait l’Empire prit fin sur le Territoire Barbare, grâce aux révélations de la Flamme.
            Mais le plus passionnant ne serait-il pas la rencontre diplomatique organisée par les elfes sur un demi-plan de leur création, rencontre qui amena la redécouverte de Autorité à qui sa sœur Justice tint tête ? Et le retour manqué des délégations vers Gronno qui les conduisit sur un demi-plan mystérieux contrôlé par le comte Van der Kloot. Lorsque ce dernier fut enlevé, les délégations mirent tout en oeuvre pour retrouver Gronno malgré les difficultés que leur opposèrent le plan et ses habitants.
            Ce fut après leur retour, lors du couronnement de Darius des Terres Sombres, qu'apparut le héraut du dieu du Chaos.
            Peut-être serait-il judicieux de commencer par le début.

 

Résurrection, novembre 2002

            An de grâce 1522 Ap GG, Gronno, à l’est d’Anghert.

            Par une journée venteuse, commença le Grand Tournoi Impérial. L’Empire du Nord organisait rituellement un tournoi pour les 40 ans de son Empereur régnant, mais cette année ce dernier espérait rendre un peu de sa gloire disparue à sa patrie. La récompense accordée au vainqueur devait être extraordinaire : titre de Champion Impérial, une récompense en gemme, mais en plus le vainqueur gagnait un poste de Capitaine Des Armées, poste qui n’avait jamais été pourvu sous l’Empereur actuel. Ce champion devait par la suite relancer les croisades contre le Califat de Rustafarr et chasser les orcs hors des montagnes au Nord de l’Empire…
            Par ailleurs, on murmurait aussi que l’Impératrice comptait offrir la main de la Princesse et que l’Empereur allait pourvoir le champion de terres et du titre de Comte, le plus haut rang de la noblesse impériale…

            Le Tournoi se déroulait à merveille et les participants, provenant de tous les horizons, combattirent avec bravoure. Les combats étaient toujours livrés au premier sang et leur beauté convainquit les spectateur que chaque prétendant devait recevoir une récompense et surtout être engagé dans l’armée au rang d’officier, rien de moins.

            Hélas, les choses ne passèrent pas ainsi.

            Profitant du Tournoi et de la diversion qu’il créait, un mystérieux chevalier enleva la Princesse avant de fuir dans la forêt. La récompense promise immédiatement par l’Impératrice était supérieure à ce que tous espéraient, et tous partirent pour tenter de ramener la jeune fille saine et sauve.

            Ne perdant pas une seconde, les combattants parvinrent à rattraper le chevalier, hélas trop tard : ils ne purent que le voir franchir une porte après s’être muni d’amulettes, disparaissant ainsi vers une dimension inaccessible –ainsi que la princesse.

            Il ne s’agissait bien entendu pas d’une porte ordinaire, mais bien d’une des Portes créées par le Maître de la Trame, celles qui avaient permis à toutes les races de peupler Gronno… N’étaient-elles pas censées être scellées ? Les héros de Gronno devaient retrouver les amulettes permettant d’ouvrir la Porte afin de poursuivre le chevalier.

            Ce ne fut guère facile. Ils durent affronter un sorcier devenu fou, une tribu d’orcs ; certains d’entre eux les trahirent pour garder l’amulette. Ils parcoururent la forêt en tout sens avant de parvenir à trouver toutes les amulettes.
            Bien entendu, le chevalier avait laissé un piège derrière lui : sa sombre magie avait transformé en terribles mort-vivants ceux qui avait tenté de traverser la Porte : les traîtres avaient sauvé le groupe. Mais ils devenaient un danger mortel, seules les armes contendantes parvenaient à les mettre bas mais la magie du chevalier les relevait sans relâche. Ce furent les prêtres du groupe qui sauvèrent les guerrier grâce à leur bénédiction, rendant le repos à ces âmes torturées.

            Les amulettes furent placées et la Porte s’ouvrit. Personne ne savait où la Porte allait les mener et c’est avec appréhension que les champions la franchirent. Ils ignoraient s’ils reposeraient les yeux sur Gronno un jour, mais pour eux la poursuite du Chevalier Noir débutait réellement…

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Chevalier noir, juin 2003

            Date inconnue, Oghma, près de la Porte.

            Nos champions arrivèrent sur Oghma, le monde des Hulls et de la déesse de la nature. Pour eux, ils ne s’agissait que d’une légende et poser le pied sur ce monde était une véritable exploration.

            Rapidement, ils arrivèrent dans un village Hull, installé aux abords de la Porte. Le premier contact se passa bien ; par ailleurs, le chef du village, le Grand Hull, venait d’escorter des Humains jusqu’au village. Les escorteurs du Grand Hull se joignirent au groupe afin de les aider à retrouver d’autres amulettes. Le chevalier avait été vu traversant une autre Porte, vers le monde du Chaos : des amulettes étaient nécessaire pour le poursuivre.

            Au soir ils parvinrent à rassembler toutes les amulettes et ouvrirent la Porte. Un sortilège les camouflant sous l’apparence de monstres et de golems leur permit d’atteindre le campement des Guerriers du Chaos mais trop tard pour tenter une action discrète : la Princesse était emmenée vers un cercle de rituel et un autel sacrificiel. Les masques furent jetés bas et l’acier des armes parla !
            Mais le cercle était farouchement gardé par les Guerriers du Chaos. Seul le courage du paladin d’Héonor donna suffisament confiance aux combattants faiblissants pour continuer l’assaut et pour tenter d’éliminer l’avatar d’Agonnor qui allait retrouver sa puissance au travers du sacrifice de la princesse.

            Hélas, la charge des vaillants combattants ne suffit pas : malgré le cercle de rituel brisé, l’avatar du Dieu du Chaos était insensible aux armes, mais ceci était un moindre mal car des traitres se révélèrent à nouveau et jurèrent fidélité à Agonnor. Le paladin d’Héonor, trahis au milieu des ennemis, fut mis à bas par ceux qui se disaient ses amis.
            En désespoir de cause, voyant qu’il ne restait plus d’échappatoire avant la fin, un des archers restant tua la Princesse d’une flèche. Cet acte, nécessaire à la survie des mondes, mit fin à la puissance de l’avatar. Les serviteurs du Dieu maudits qui ne purent fuir payèrent de leur vie la mort de la princesse.

            La victoire avait cette nuit là un goût très amère, et tous repartirent sur Oghma le cœur lourd.

            Le lendemain, une nouvelle menace se profila : la Stiole, un terrible monstre insectoïde, s’était libérée et ravageait les alentours du village des Hulls. Les traîtres engagèrent des duellistes rencontrés près du village pour combattre la Stiole, pendant que les alliés des Hulls essayaient de la calmer et de l’apprivoiser. Mais, aidés des duellistes, les traîtres éliminèrent la Stiole, et dispersèrent les Hulls. On vit surgir à cette occasion Demi-face et son fils, peut-être adoptif, pour secourir les blessés, mais surtout les voler. Les traîtres furent retrouvé à cet instant et furent punis par la mort.

            La Stiole n’était-elle qu’un instrument à ce moment là, une diversion destinée à détourner l’attention des combattants ? Nous n’en savons rien mais c’est à cet instant que resurgit le Chevalier Noir, accompagné de tous ses sbires qui n’avaient pas péri pour affronter les guerriers de Gronno. Ils furent mis bas, mais l’intervention d’une jeune Hulle aux grands pouvoirs leur permis de se relever et de remporter l’affrontement sans aucune perte.

            Les guerriers de Gronno se retrouvèrent à la fin de l’affrontement seuls et affaiblis. Les Hulls avaient abandonné leur village pour des cieux plus cléments, pour une terre exempt de Stioles et de Drydders. Leur mission avait été un échec car la Princesse était morte et ils n’aspiraient plus qu’à retourner sur Gronno. Ils se mirent donc en route pour trouver des alliés susceptibles de les aider à fuir ce monde en péril. Ils arrivèrent finalement vers un village en ruine qui devaient les ramener vers leurs origines.

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Origine, juin 2004

            Date inconnue, Oghma, au delà de Fratihrd.

            En un village perdu et en ruine du monde d’Oghma, berceau des Hulls, eut lieu la rencontre entre les humains qui parvinrent à fuir un monde condamné, infesté par les Drydders.

            Arrivèrent tout d’abord au village les fondateurs de l’Ordre de la Flamme. Ils étaient guidés par leur nouveau dieu, Belak’Hor. Peu après arrivèrent un peu par hasard les guerrier de Gronno, les survivants du combat contre l’avatar d’Agonnnor, dont le seul objectif était à présent de rentrer chez eux. Enfin, une caravane menée par un forgeron tentant de sauver ses proches fit halte dans le village.
            Tous se retrouvèrent là-bas, dans l’un des derniers bastions humains. Fratihrd était tombée depuis une semaine, et avec elle les derniers vestiges des armées humaines de ce monde. L’espoir de sauver Oghma s’était perdu et personne ne savait comment fuir vers Héonoris, ce mythique premier monde des humains où vers Gronno, cette terre d’accueil merveilleuse.

            Ce n’était pas un hasard si tous s’arrêtèrent dans ce village : une porte mystérieuse se dressait à ses abords et il apparut rapidement qu’il s’agissait de l’une des Portes du Maître de la Trame, menant vers un autre monde.
            Hélas, personne ne savait comment l’ouvrir ; un ermite Hull possédait certes une amulette censée ouvrir cette Porte mais personne ne savait où elle mènerait ceux qui la franchirait ou comment utiliser l’amulette. Même ceux qui avait déjà franchi des Portes ne reconnurent pas l’amulette : existait-il plusieurs sortes d’amulettes permettant d’ouvrir ces Portes ?

            Au fil de la journée, de bien étranges créatures furent aperçues aux environs du village. Des Drydders, les premiers d’une très longue série, mais aussi des êtres à la peau rouge comme les Hulls l’avaient bleue. Les Hommes de la caravane étaient bien étranges également, à ce que conte l’histoire. On découvrit que l’un d’eux étaient un loup-garou, et l’ermite organisa un rituel pour le soigner.

            La nuit, par contre, fut bien trop agitée pour que quiconque puisse résoudre l’énigme de la Porte. Les premiers éléments des "armées" Drydders attaquèrent à de nombreuses reprises le village. Ce fut Darius, chef de l’Ordre de la Flamme, qui organisa la défense et réussit à repousser les monstres.
            Mais partout dans la plaine l’on pouvait voir les ombres de ces créatures qui bougeaient et se rapprochaient ; le désespoir gagnait les défenseur. Nul ne pouvait résister longtemps face à ces monstres, ils leur fallait fuir. De plus, le loup-garou qui avait contaminé la caravane revint durant la nuit pour continuer ses méfaits mais fut tué à l’aide d’arme en argent, fourni par le forgeron de la caravane.
            Les adeptes de la Flamme disparurent également un temps, pour réapparaître soudainement au milieu des ruines du village. On ignore encore ce qu’ils ont fait à cet instant.

            Le lendemain, deux amulettes furent récupérées, cela semblait suffisant pour franchir la Porte mais des dissensions apparurent quand il fut question de franchir la Porte et de combattre l’être rouge. Il était un Hull Rouge et était, selon l’ermite, le penchant maléfique des Hulls Bleus.
            De nouveau, la Flamme tenta de fédérer les survivants mais certains soupçonnaient une traîtrise. Ceux-ci se réunirent donc et décidèrent qu’il fallait tuer le Hull Rouge. Ils organisèrent un rituel pour enchanter une flèche censée tuer le Hull et engagèrent des mercenaires pour protéger le cercle des rituellistes. La Flamme attaqua naturellement ce rituel et parvint à le briser avant d’être repoussé. De nombreux traîtres se dévoilèrent également à ce moment.

            Ceux qui voulaient tuer le Hull Rouge, attaquèrent finalement la Porte. Celle-ci était gardée par la Flamme qui espérait permettre à leur Dieu, leur nouveau maître rouge, de l’ouvrir avec les amulettes que la Flamme avait volées. La bataille fut un véritable massacre, aucun ne voulant céder le terrain, et les boucliers des Templiers restant inébranlables face à l’assaut. Mais le portail fut finalement ouvert, et l’ordre de la Flamme abandonna le terrain pour suivre leur maître vers un nouveau monde.

            La plupart des survivants parvint à emboiter le pas à la Flamme et à franchir le vortex magique vers un ailleurs incertain. Bien peu choisirent de rester sur Oghma, condamné par les Drydders ; les taverniers furent par exemple de ceux-là, heureux d’avoir enfin le village pour eux-seuls. Tous ceux qui avaient franchi la Porte ignorait où elle menait, mais ils étaient tous convaincu d’aller vers le monde des Hommes. Seul le Hull Rouge savait où ils allaient. Lui seul savait que ceux qui avaient passés la porte devraient choisir leur camp et leurs armes une fois de l’autre coté.

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Le choix des armes, août 2004

            An de grâce 1528 Ap GG, Gronno, Frontières Impériales.

            Près des vestiges de la forteresse impériale de La Roque, alors que les Hordes Barbares étaient fortement avancées dans les Terres Impériales, la Porte s’ouvrit.
            Quelques soldats impériaux et un technologiste avaient survécu à l’attaque des Barbares sur La Roque, et quelques soldats étaient venus les rejoindre en mission spéciale. Des Barbares se trouvaient également là, près à en découdre avec les Impériaux, n’ayant pas eu le temps de rejoindre le gros de leurs Hordes. Une troupe d’Orcs des Marais, conduite par Bouyoul, se trouvait également là pour une raison obscure.
            Ils purent tous constater l’ouverture de la Porte et assister au combat entre le Hull Rouge et son frère de race, l’ermite Raggh. La puissance magique des deux adversaires étaient terrible, mais Belak’Hor le Hull Rouge eut le dessus et blessa à mort Raggh.
            Alors seulement la Porte laissa le passage aux survivants d’Oghma qui étaient partis 5 ans plus tôt, accompagnés par l’Ordre de la Flamme et ceux qui l’avaient combattu.

            Un second combat fut éviter de peu car le chef Barbare Trechmor l’Equarrisseur et le Général Balkanés étaient unis par une haine mutuelle. Les survivants d’Oghma se séparèrent allant soit à l’Empire soit avec les Barbares.
            Les Elfes et les Barbares unirent leur force pour tenter de sauver Raggh de la mort qui le happait lentement. L’Elfe Dustalien, seul rescapé des champions partis 5 ans plus tôt, fut nommé Chevalier par le Général Balkanés malgré l’échec de sa mission et le courant raciste et anti-magique qui parcourait l’Empire. Il fut le premier Chevalier Elfe de toute l’histoire de Gronno.

            En ce premier jour, les peuples se rencontrèrent et discutèrent. Les barbares ne furent pas à la hauteur de leur tâche : éliminer le général impérial Balkanés, infiltré jusqu’ici pour de mystérieuses raisons, et ce malgré la présence du futur chef suprême des Barbares, Trechmor l’Equarrisseur. On parla également d’artefacts impériaux perdu lors du saccage de La Roque. Les deux camps eurent bien des occasions de combattre, mais les Barbares n’osèrent pas, se déshonorant par cette lâcheté, et les Impériaux ayant apparemment mieux et surtout plus important à faire.
            Une seule altercation fut répertoriée : l'Empire montra sa supériorité sur les Barbares après que ce ceux-ci eurent agressé deux des leurs en terrain neutre. L'empire profita de cette excuse pour "visiter" le campement barbare.
            A la fin du jour, les hommes de la Flamme s’infiltrèrent dans le camp barbare, et y prirent plusieurs objets magiques ainsi que Raggh, toujours inconscient. Ce dernier fut emmené dans le camp impérial, ainsi qu’une partie des objets magiques, qui furent cachés dans un coffre.

            Au soir, des Guerriers du Chaos au service d’Agonnor passèrent la Porte et attaquèrent les camps jusqu'atteindre celui de la Flamme, où ils furent repoussés par Belak’Hor, présent en personne. On pense que c’est grâce à ses pouvoirs magiques que le Dieu nouvellement élu repoussa les hordes du Chaos, mais d’aucuns prétendent qu’en tant qu’ancien serviteur des ténèbres, il n’eut aucun mal à se faire obéir des Guerriers, les chassant du camp de ses adeptes. Finalement, réunis dans le camp impérial, le seul encore en sécurité, l’alliance de tous vint à bout des Guerriers. Mais la peur demeurait : il avait fallut 30 hommes pour vaincre 4 Guerriers du Chaos.

            Au matin, sans aucune raison apparente, les Orcs furent pris de frénésie et attaquèrent tous les camps, massacrant ceux qu’ils rencontraient. Ils rencontrèrent particulièrement des templiers de la Flamme, qui regrettèrent amèrement de ne pas avoir pris leurs armes en sortant du camp. Leur frénésie prit fin au bout d’un moment, mais la confiance était brisée. On entendit d’ailleurs à cette occasion des paroles bien sévères entre les Orcs et la Flamme, paroles qui ne furent heureusement pas suivi d’actes. Les Orcs devait finalement s’expliquer lors de la rencontre chez les Barbares qui eut lieu quelques mois plus tard.
            Ce fut au tour des Impériaux de rencontrer la Flamme, dans un climat plus que tendu. Les hommes des deux camps sentait la bataille proche… Mais il n’en fut rien, quoique personne ne sut dire par la suite qu’elles furent les sujets des discussions entre les chefs de groupe.

            La rumeur se répandit que l’Empire refusait de se joindre aux autres pour soigner Raggh afin qu’il ferme la Porte. Aussi, tous s’allièrent contre les Impériaux, exigeant que leur soit rendu Raggh ainsi que tous objets volés la veille aux Barbares.
            Les ennemis de l’Empire ne respectèrent pas la trêve durant le duel entre Darius et Balkanés, et parvinrent ainsi à renvoyer le général à Technos. Cet traîtrise marqua le début de la bataille.
            Celle-ci était plus qu’inégale car les Impériaux n’était même pas 10 alors que leurs adversaires réunis étaient au final plus d’une trentaine. Le réel instrument de la défaite des Impériaux était un génie pratiquement invulnérable qui attaqua l’Empire par derrière et ouvrit les portes du bastion ; nul doute qu’ils auraient sinon tenu plus longtemps à l’intérieur de leur bastion.
            Les impériaux furent sauvés in-extremis pas l’un de leur Technologiste qui conclu un pacte avec Trechmor : la vie sauve pour les Impériaux en échange de l’accès au coffre blindé et verrouillé qui renfermait les objets des Barbares. Ce fut toutefois une défaite pour les Impériaux.
            La Flamme rompit sa parole une fois de plus, et trahit afin de tuer Raggh définitivement. Cela marqua la fin de la bataille.

            Peu après, vers midi, un autre groupe de Guerrier du Chaos franchit la Porte, menés par Huraken, un Prince Démon. Ils mirent à feu et à sang tous les campements et prirent sous leur coupe des hommes de la Flamme, des impériaux et tous ceux qu’ils rencontrèrent. Ils exigeaient la soumission de Gronno et voulait savoir –bien qu’on ne l’appris que plus tard- ce que ce monde avait d’intéressant pour Agonnor.
            Les griefs furent, non sans mal, mis de côté et tous les groupes présents s’allièrent pour arrêter les démons avec l’aide de Belak’Hor lui-même, qui seul pouvait éliminer le Prince Démon.

            L’alliance les vainquit devant la porte, alors que les mages achevaient un rituel qui devait fermer la porte définitivement en scellant le corps de Raggh entre les mondes. Les Guerriers du Chaos furent défaits, à 20 contre 4 à nouveau,et au terme d’une féroce bataille, où l’on vit intervenir à nouveau le génie des Orcs. Ce fut Belak’Hor qui affronta le Prince Démon, et qui le vainquit. Mais il ne put empêcher que ne fussent révélées ses origines, car le démon l’appela frère, et fut en retour traité de laquais du dieu du Chaos par le Hull Rouge. Le portail fut refermé sans encombre, et les peuples ne craignirent plus la porte de ce jour. Leurs retrouvailles se feraient dès lors en paix, loin de la menace des portes et des dangers qu’elles recelaient

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Retrouvailles, juillet 2005

            An de grâce 1529 Ap GG, Demi-plan elfique, lisière d’une copie de la Forêt Eternelle.

            Suite aux accords de paix passés chez les Barbares, et pour entériner finalement ces accords, le peuple Elfe décida d’organiser une grande fête entre les peuples. Cette fête devait se dérouler chez eux, dans une région protégée de toute intrusion.
            Les elfes envoyèrent plusieurs ambassadrices pour accueillir les délégations, un archimage ainsi que le légendaire capitaine de la garde elfique pour assurer la sécurité. Ce fut le Comte von Eisenberg qui menait la délagation impérial, accompagné d'un écuyer et d'un jeune lieutenant qui avait survécu à la bataille qui avait eu lieu dans les ruines de la Roque. Trechmor l'Equarrisseur ne pouvait être présent, aussi envoya-t-il sa propre femme accompagné d'un jeune guerrier du Clan du Chêne. Les orcs menés par Bouyoul furent conviés, probablement afin d'éviter l'incident diplomatique, mais ils devaient s'expliquer sur leur comportement. Darius vint également en personne, malgré ou peut-être à cause du fait qu'il était empêtré dans sa guerre de conquête du territoire qui lui avait été cédé et qui avait été pris par les Orcs de la Fosse dans l'intervalle. Enfin, les Drows étaient bien sûr présents, invités afin qu'ils puissent continuer les ouvertures diplomatiques entamées au début de cette année.

            L’après-midi débuta sous les meilleurs auspices; les discussions allèrent bon train. On découvrit avec plaisir une taverne, ainsi que le tripot du célèbre Arsinoé, pour y parler en paix et surtout y boire un hypocras excellent. Les traités furent ratifiés définitivement, et de nouvelles alliances se nouèrent en ce premier jour. Mais de bien funestes évènements se préparaient.
            Car, contrairement à ce que tous croyaient, les délégations ne se trouvaient pas sûr Gronno, à l'intérieur de la Forêt Eternelle. Un demi-plan, censé être inviolable, avait été créer pour l'occasion par les plus grands rituellistes Elfes. Bien entendu, il n'était pas censé être maintenu très longtemps, simplement le temps de la rencontre diplomatique… Mais les chose ne sont jamais aussi simple, n'est-ce pas ?

            Car le demi-plan n'était sûrement pas autant protéger que l'archimage le prétendait. Un mage, par exemple, vint sur le demi-plan bien après les délégations, sans se soucier de l'inviolabilité des lieux. Il discuta longuement avec les Orcs, à l'abri des oreilles indiscrètes. Nul ne sait qui il était ; on sait seulement que le chevalier impérial Dustalien l'offensa en lui parlant.

            Lorsque le soir vint, tous s'apprêtèrent à partir : le plan n'allait pas tarder à s'effondrer. L'archimage pratiqua un rapide rituel pour rejoindre Gronno. C'est à ce moment que la situation se corsa…
            Le rituel fut détourné et l'on vit arriver Demi-Face en personne. Tous ceux qui le connaissait le croyait mort : blessé, il n'avait pu franchir la Porte pour fuir Oghma devant les drydders… Il arborait de nombreuses cicatrices et était horriblement brûlé ; il ne semblait pas reconnaître ses anciens compagnons ou adversaires. Mais il n'était pas seul : il était l'avant garde d'une déferlante de dridders qui repoussèrent tous ceux qui s'opposaient à eux. Une reine dridders franchit ensuite le portail temporaire, et exigea la reddition immédiate du monde où elle se trouvait.
            Il fut heureux, je crois, que Demi-Face ait commis une erreur à cet instant en allant sur le demi-plan plutôt que sur Gronno. Il aurait été impossible d'arrêter les "armées" dridders sans préparation… Les Elfes ont peut-être sauvé Gronno finalement.

            Mais continuons notre histoire : durant la nuit, après plusieurs attaques, les dridders se tinrent plus ou moins tranquilles. Les lieux furent toutefois agités : des spectres se manifestèrent mais ne s'en prirent heureusement pas aux délégations. Des tensions commencèrent également à apparaître entre les délégations, et des discussions bien plus animées que durant la journée eurent lieu.
            Durant la nuit, le Templier de la Flamme Othon fut assassiné. Le chevalier Dustalien disparut mystérieusement et ses compagnons affirmèrent qu'il se trouvaient chez les orcs. Aucune discussion ne permit à l'Empire, aux Orcs et à leurs alliés de se mettre d'accord, et on ignore si les orcs dont réellement en cause. Toutefois, le lendemain matin, un éclaireur parvint à s'infiltrer dans le camp Orc et à ramener l'épée du Chevalier. Etait-ce un hasard ou bel et bien le fait des Orcs ? Nous n'en saurons jamais rien, mais cette preuve fut plus que suffisante pour la délégation impériale.

            Mené par le Comte von Eisenberg, les Impériaux rompirent la trêve implicite pour exiger des comptes de la part des Orcs. Un violent combat commença, où la Flamme rejoignit les Orcs, mais il fut interrompu par l'archimage Elfe et par des perturbations magiques qui se faisaient de plus en plus fréquentes. Celles-ci ramenèrent les présents à la réalité de leur situation.
            A la suite de cette agitation, les négociations continuèrent… Et l'on vit revenir Demi-Face, se faisant appeler dorénavant Douleur ; il exigeait que lui soit rendu sa sœur et donna un parchemin censé permettre de l'identifier et laissa jusqu'au soir.

            L’archimage elfe, découvrant le parchemin, comprit qu’il pouvait suivre la trace de l’essence magique du parchemin, arraché à un grimoire. Il annonça que six guerriers devraient partir à l’endroit où était le grimoire. Les peuples devaient chacun choisir un des leurs pour cette mission.
            Les ritualistes envoyèrent donc vers le grimoire de Douleur six courageux aventuriers. Ceux-ci arrivèrent à nouveau sur Oghma, dans un manoir. Ils trouvèrent une bibliothèque fermée à clé et infestée de dizaines de Dridders. Les combats furent féroces. Mais au bout de plus de trente minutes de combats acharnés, le coffre fut ouvert, le grimoire prit et les aventuriers s’enfuirent. J'imagine aisément leur stupeur en découvrant que les cercles qui devaient les ramener chez eux avaient en parti disparu. Ils ne purent pas tous revenir, et ceux qui restèrent moururent dans les griffes des Dridders.
            Un Elfe, une Barbare et le Troll ne purent revenir.

            Mais lorsque l'on attendait le retour des aventuriers, les barbares commirent l’irréparable auprès des Orcs. Ils empoisonnèrent Bouyoul, à l’aide d’un poison acheté auprès des taverniers, et il s’écroula sans explication peu avant le rituel. Il fallut de longues et éprouvantes investigations pour trouver les coupables. Les Orcs avaient en une heure à peine perdu leur chef et l’un de leur meilleur guerrier… Les Barbares payèrent pour les deux morts et furent pourchassés par les Orcs. La plupart furent exécutés sans autre forme de procès, mais le représentant du clan du chêne fut humilié et mutilé.
            Dans le même temps, justice fut rendu à la Flamme pour la mort d'Othon. Darius et ses hommes découvrirent que c’était le scribe impérial qui avait commis cet acte, mais sans ordre de ses supérieurs : il avait trahi aussi bien l’Empire que la Flamme. Aussi fut-il exécuté à son tour, quand sa culpabilité fut démontrée.
            Peu après, pris de folie devant l’ampleur de la magie qui se dressait devant lui, le comte Graff von Eisenberg tenta de forcer le passage vers Gronno à l’aide de ses pouvoirs technologiste. Mais il disparut sans laisser de traces dans le nid des dridders.

            C’est aussi cette après-midi là que, grâce aux indications contenues dans le grimoire ramené d’Oghma, l’épée du roi des elfes, fut reforgée selon son ancienne apparence grâce au concours d’un forgeron de renom nommé Œil de fer, et de l’élémentaire de feu qui gardait le plan avec les elfes. Un rituel fut de nouveau pratiqué sur l’épée, pour permettre à Aqualenda de sortir. La sœur de Douleur était en effet enfermée depuis des siècles dans l’épée elfe.
            Aqualenda et Douleur, connu sous les noms de Justice et d'Autorité, sont les Enfants de la Magie, les enfants de Serkhet. Ils ont conseillé il y a bien longtemps l'empereur Haldevar et sont probablement les entités les plus puissantes sur les plans que nous connaissons… Mais ils sont tous deux enfermés dans une épée et un sceptre et leur possesseur peut les contrôler… Si sa volonté est suffisamment forte.
            Justice prit possession du propriétaire du tripot, qui se comporta soudainement comme une petite fille terrifiée et prostrée. Il fallut bien des efforts pour la convaincre qu'elle était en sécurité, mais ceux qui essayèrent y arrivèrent. Il fallait ensuite trouver un moyen de sortir de ce plan en déliquescence, où les sorts incongrus et parfois dangereux fusaient sans que l’on n’y puisse rien faire.

            La nuit fut très agité. Les dridders attaquèrent en masse la taverne –cela rappela sans doute de mauvais souvenirs aux rescapés d'Oghma qui étaient sur place. La reine dridder sortit de son antre pour exiger une nouvelle fois que lui soit remise l'épée puis, excédée par l'attitude de défi des défenseurs, elle ordonna à Douleur et à ses enfants de tuer tous ceux qui ne se soumettaient pas.
            Lorsque les attaques cessèrent, la femme de Trechmor fut sacrifié à Ithnaël dans un rituel qui appela un archange de la déesse. Celui-ci fut emprisonné par la Flamme, et les drows acceptèrent la chose –en tout les cas, la matrone drow présente ne réagit pas.

            Au matin, une dernière réunion eut lieu : Aqualenda assura pouvoir ouvrir un passage vers Gronno lors d'un rituel mais celui-ci devrait se passer là où la première Porte avait été ouverte… tout près du nid des dridders. Tous les guerriers devraient donc protéger le rituel.Tous les guerriers se réunirent et attaquèrent donc le nid.
            Menés par Douleur, les dridders arrivèrent par dizaine et malmenaient les alliés. Mais lorsque la Flamme rompit son engagement et retourna ses armes contre ses alliés, la bataille fut repoussé loin du nid. Tout semblait perdu lorsque soudain les rituellistes et Aqualenda s'engouffrèrent dans une faille de la ligne de défense pour aller jusqu'à la Porte.
            Décontenancée par cette action, la reine dridder ordonna à ses guerriers de revenir vers la Porte afin d'arrêter le rituel. Une nouvelle fois, la Flamme changea de côté et attaqua les dridders dans le dos. Le combat se porta autour des rituellistes qui achevèrent le rituel in extremis, principalement grâce à Aqualenda.
            Tous franchir la Porte, vers Gronno et sa sécurité et les derniers à partir purent observer Douleur sacrifier son corps dans un sortilège qui devait finalement stabiliser le plan.

            Ainsi la Porte se referma-t-elle sur la reine dridder, ivre de rage, qui voyait Gronno lui échapper de peu… Nul ne sait quel sera son prochain mouvement, ni même si le plan existe toujours. Toutefois, notre histoire n'est pas terminé : le retour sur Gronno ne fut pas aisé pour les délagations…

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Renaissance, avril 2006

            Date exacte inconnue, Reddenmark, manoir du Comte van der Kloot

            Les délégations fuirent le demi-plan créé par les archimages Elfes, abandonnant Douleur, la Reine Dridder et ses enfants à leur sort. La Porte, ouverte lors d'un rituel des plus difficiles troublé par les Dridders, aspira un à un les Représentants des Peuples au sein de ses brumes. Un insidieux malaise s'empara du groupe alors que les brumes sombres tournoyaient en crépitant, chargées de magie. Peu à peu, le malaise se transforma en appréhension, puis en peur, laquelle ne s'apaisa guère lorsque les brumes s'écartèrent, révélant non pas la forêt elfique tant attendue mais un manoir lugubre à l'intérieur duquel tous se réfugièrent pour échapper aux quelques dridders qui les avaient poursuivis.

            Les délégations furent "accueillies" par le Comte Philibert van der Kloot, maître du Reddenmark, un plan peu connu. D'autres Représentants des Peuples les rejoignirent à la soirée, ramenés là par le Comte van der Kloot.

            Ce dernier expliqua alors que tous étaient dorénavant bloqués sur le Reddenmark et qu'aucun rituel ne leur permettrait de s'en échapper. Il expliqua également que les Brumes se trouvant sur tout le plan permettaient seulement d'entrer, mais pas de sortir. Enfin il donna les lois de son domaine… Ces déclarations désappointèrent fort chacun des chefs de délégations, d'autant plus que le comte Philibert ne cacha pas le danger de vivre sur le Reddenmark : les morts-vivants y pullulaient dès la nuit tombée, ainsi que d'autres créatures innommables, emmenées par les Brumes...
            Téonis était également présent. Personnage froid et taciturne, Orcadien venu du Grand Désert, il voyageait vers le Nord depuis quelques jours seulement pour prévenir les principaux Peuples de Gronno qu'une Porte s'était ouverte dans le désert.

            Une machine se trouvait aussi dans la salle. Elle avait été déposé là par les Brumes mais les technologistes impériaux affirmaient qu'elle ne provenait pas de l'Empire du Nord. Néanmoins, la délégation impériale mis en danger ses relations diplomatiques avec les autres peuples en voulant s'emparer de la machine, car cette dernière semblait altérer et détruire la magie à proximité. Un tel pouvoir entre les mains des Impériaux pouvait renverser les rapports de forces si les technologistes comprenaient son fonctionnement. Fort heureusement, l'état de détérioration avancée de la machine ne leur permit que de l'arrêter.
            On ignore encore si ce fut un simple hasard que les événements se déclenchent avec l'arrêt de la machine. Toujours est-il que le Nain tenancier mourut de façon fort étrange, et nul autopsie ne put être pratiquée. Profitant de cette diversion, un magicien masqué s'en prit au Comte van der Kloot et vola son Essence. Le plaçant ainsi au seuil de la mort, le mage mit la vie de tous en danger : le plan du Reddenmark ne tenait que par la volonté du Comte et si ce dernier mourrait ou quittait le plan, il s'effondrerait, envoyant au néant tout ce qui pourrait s'y trouver...

            Tous cherchèrent qui pouvait être le magicien et une fouille systématique fut mise en place pour retrouver la fiole où l'Essence du Comte avait été enfermée. Ce ne fut pas vain car le magicien, quel que soit ses buts, revint et fut découvert. Taranil était son nom et c'est déguisé en technologiste qu'il avait infiltré la soirée, pensant que ce serait une couverture suffisante. Il parvint cependant à fuir, mais revint quelques temps après en accusant le Comte de bloquer les issues de son plan.
            Il expliqua ses actions, affirmant qu'il agissait pour Gronno, menacé par un grave danger qu'il avait entrevu par divination. Taranil était alors prêt à tuer Philibert dans un rituel afin de quitter le plan, même si cela devait tuer toutes les personnes présentes.

            Les délégations hésitèrent alors et se séparèrent en deux groupes, ne sachant qui croire. Lequel des deux hommes étaient digne de confiance ? Taranil était-il assez puissant pour tous les faire sortir d'ici ? Non. Le plan s'effondrerait-il si Philibert van der Kloot disparaissait? Et le mystérieux danger sur lequel Taranil restait évasif, existait-il réellement ? Finalement, comprenant que Taranil ne pourrait les faire quitter le Reddenmark, tous se rallièrent au Comte qui promit sous contrôle magique de tous les renvoyer sur Gronno dès l'aube. Ils durent alors abattre Taranil qui se retrouva en prison pour subir la "justice" du comte.

            Hélas, nombre de questions restaient sans réponse: était-ce Philibert qui avait utilisé les Brumes qu'il prétendait pouvoir contrôler pour faire venir les délégations du demi-plan jusqu'au Reddenmark plutôt que sur Gronno? Ou était-ce une simple erreur? Ou autre chose encore ? Et le danger qui poussait Taranil à agir? L'imagination d'un fou ou la clairvoyance d'un érudit? Autant de questions qui allaient devoir attendre...

            Car la soirée n'était pas finie. Dustalien, chevalier impérial porté disparu sur le demi-plan elfique, réapparut au milieu de la salle. Comme fou, il blessa à mort son compagnon d'arme et ami Aranior, puis s'en prit au Comte. Le combat fut rapide, trop rapide ; Dustalien empoigna le Comte, lequel envoya son épée aux spectateurs impuissants en leur commandant de la garder.
            " Tu es à moi" prononça Dustalien, avant d'entraîner avec lui Philibert dans une nouvelle Porte devant un public impuissant…

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Ellipse, GN non joué

            Date exacte inconnue, Reddenmark, manoir du Comte van der Kloot

            Le Comte disparut, emporté par Dustalien sous les yeux des membres des diverses délégations. Comment Dustalien était-il parvenu à ouvrir une porte pour venir sur le Reddenmark, et pourquoi en repartir presque aussitôt avec, en son pouvoir, la seule personne capable de ramener les diplomates sur Gronno? La question hantait tous les esprits. De plus, le Comte avait plusieurs fois prévenu que le Plan du Reddenmark ne tenait que par sa volonté.

            C'est le cœur empli d'inquiétude que chacun alla se coucher dans les dortoirs qui leurs avait été préparés.
            Au matin la situation ne semblait pas s'améliorer. Quelques émeutes avaient éclaté en ville à l'annonce de la disparition du Comte. La population craignait pour sa vie, car chacun savait que le Comte était le pilier de ce monde, qui semblait donc promis à une destruction inéluctable en son absence. Les prêtres d'Irzenull ne firent rien pour aider, prédisant une apocalypse terrifiante. On murmurait aussi qu'ils n'arrivaient plus à rendre leur sommeil aux morts. De plus, certains dissidents en ville trouvaient illogique, si les légendes étaient vraies, que le plan tienne encore debout. Ces personnes là murmuraient et accentuaient l’inquiétude générale. Les rumeurs en tout cas s'accordaient pour dire que les Entrants que le comte avait accueillis étaient responsables de l'état actuel des choses, et vers la fin du jour les torches se rassemblèrent de manière menaçante devant le château.
            L'Intendante affirma alors être l'Apprentie du Comte et parut ainsi éviter que les esprits ne s'échauffent trop. Mais dans le château verrouillé, elle partagea ses craintes avec les membres de Gronno, leur demandant de réunir leur force pour trouver comment ramener le Comte.

            Le fait que le Plan tienne aussi longtemps prouvait que ce dernier vivait toujours quelque part. Il semblait que l'épée étrange était le lien qui unissait le Comte au plan, et porteuse de son pouvoir sa simple présence suffisait à maintenir ce monde, bien qu'il fut agonisant. Mais ce n'était qu'un sursis : quoi qu'il ait pu arriver au Comte, il devait revenir dans les plus brefs délais.
            Un rituel fut mis en place : grâce à la bibliothèque du château, d'une grande richesse, les mages et les prêtres purent unir leurs pouvoirs afin d'appeler le Comte. Certains ne purent aussi s'empêcher de noter la qualité et la quantité des objets magiques que l'Intendante ramena pour soutenir le rituel…

            Au son des psalmodies entonnées par les jeteurs de sorts, les fumées d'encens disposées dans la pièce se rassemblèrent, rappelant la terrible Brume qui avait amené les délégations sur place. Au centre du cercle d'évocation apparut une silhouette, encore dissimulé par la nuée mystique. Etait-ce le Comte ?
            C'est alors qu'un cri terrible jaillit de la salle d'évocation. Tous ceux qui ne faisaient pas parti du rituel se précipitèrent pour en apprendre plus, mais bientôt la marée reflua dans l'autre sens, tandis que dans la salle résonnaient des cris de douleur.
           Puis Dustalien franchit le seuil, le visage déformé par la rage. Et chacun comprit, aux sorts qu'il utilisait, que ce n'était à présent plus qu'un corps possédé par le terrifiant Douleur…

            La nuit fut riche de cavalcades effrénées pour échapper à la cruelle entité. Etait-ce Aqualonda que Douleur cherchait, y'avait-il autre chose ? La nécessité de sortir de ces plans déments s'imposait de plus en plus. Les Gronnodiens se sentaient exaspérés d'être aussi peu maître de leur destin. Eux, l'élite de leur nation, dont les paroles pouvait signer la mort d'un royaume ou au contraire son enrichissement, n'était pas mieux traités que les premiers mercenaires venus, ballotés entre les mondes, déracinés contre leur gré et embarqués dans ce qui n'était pas leur conflit, pire que ça, pourchassé comme des rats dans un château labyrinthique. Certains murmuraient qu'Aqualonda pouvait bien être rendue à Douleur, du moment que ces deux entités les laissaient en paix ; quand au Comte, qu'il en meure, il n'était même pas de leur sang et leur avait causé plus de soucis qu'autre chose. Plus que tout, il manquait aux délégations des informations que d'autres semblaient cacher : le Comte avait laissé entendre durant la soirée qu'il savait ce qu'était ces entités et pourquoi le demi-plan elfique avait rompu les amarres qui le liait à Gronno.

            Certains décidèrent donc d'approfondir les recherches dans les quartiers de l'étrange personnage. Vers minuit les impériaux et les barbares se mirent à prendre à partie la troupe de gardes qui protégeaient les appartements du Comte. On apprit plus tard que les drows en profitaient pour s'infiltrer d'un autre côté, et ils auraient pu réussir si la magie qui protégeait le bureau du Comte n'avait pas été aussi efficace. Les renforts reddens arrivèrent et repoussèrent l'alliance barbare-empire, qu'ils cloitrèrent dans la salle à manger ; ils ramenèrent plus tard les drows, tous blessés assez gravement, brûlés et exsangues.

            Heureusement, à ce moment Douleur ne se montrait plus.

            Finalement la Flamme eut plus de chance : ayant encore leur liberté de mouvement, ils montèrent une embuscade et prirent l'Intendante par surprise à un moment où elle était seule. Ils l'interrogèrent avec les moyens du bord dans un placard à balais désaffecté : mais elle fit peu de résistance. Si son érudition était grande, elle avait autant de pouvoir qu'un technicien impérial, et ne prit pas le risque de se prendre un mauvais coup.
            Elle confirma les craintes de ses agresseurs : le comte n’était pas un mortel, il vivait peut-être déjà avant les Grandes Guerres et ces connaissances dépassaient celles des plus érudits. Sa puissance était incommensurable, et Douleur devait être, selon l’intendante, la réincarnation d'un Dieu pour arriver à le retenir. Il s'agissait donc de patienter, en espérant qu'il échapperait à Douleur, ou refaire un rituel à présent qu'il n'était plus veillé par son bourreau. Elle leur dit aussi que si Douleur retrouvait Aqualonda, la retrouvaille des deux esprits ferait trembler les mondes sur leurs bases. Elle connaissait aussi un rituel pour utiliser les Brumes afin de partir du plan, mais sa réalisation était impossible sans la puissance du Comte, étant donné sa difficulté.

            Aqualonda pouvait les aider, si elle cherchait toujours à fuir son frère. Sa puissance l'avait déjà mis une fois en échec. La dernière fois qu'on l'avait vue, elle était aux mains des elfes. Ceux-ci disaient l'avoir perdue dans les Brumes, mais la présence de douleur semblait confirmer sa présence dans le château. Mais où étaient les elfes ? Certains se souvinrent alors que les elfes s'étaient fait plus que discret depuis l'arrivée de Douleur. Pour tout dire, nul ne se souvenait les avoir vu. Etaient-ils morts ? On pouvait en douter.
            L'Intendante fut assommée et ficelée, et la Flamme partit à la recherche des orcs afin d'avoir une troupe plus nombreuse. Leur projet était ensuite de trouver les elfes et de les obliger à utiliser Aqualonda pour avoir une chance de survivre.

            En fait, les deux groupes étaient au même endroit : dans la bibliothèque. Les érudits décryptaient de vieilles pages poussiéreuses, tandis que ceux qui n'avaient pas de talent en littérature montaient la garde, l'air nerveux.
            On expliqua aux nouveaux arrivants qu'il y avait là de quoi créer un rituel efficace et sûr pour retourner sur Gronno, ce qui confirmait les propos de l'Intendante. La Flamme cependant ne se laissa pas convaincre : rien n'empêchait les recherches, mais Aqualonda devait être libérée pour empêcher Douleur de nuire. C'est alors que l'un d'eux remarqua qu'il manquait la hull et le chef de la délégation elfe. Nul ne savait où ils étaient ; mais sommés de s'expliquer, les elfes confirmèrent que ces deux là étaient "quelque part dans le château à courir".
            L'un des orcs poussa alors un cri de joie, et les érudits se précipitèrent : enfin, ils avaient trouvé le fragment manquant du rituel !
            Il fallait rejoindre les autres afin de se sauver. Et réunir le maximum d'objets magiques, car la soirée avait laissé les mages affaiblis et ils ne pourraient compter sur leurs seuls pouvoirs.

            Tous les habitants de Gronno ou presque se retrouvèrent dans la salle à manger. Les reddens gardaient les issues mais n'étaient pas présent dans la salle, et ils ne firent bien sûr aucun problème pour laisser rentrer les gens.
            Le rituel s'organisa, et chacun dû mettre la main à la poche pour augmenter la magie présente. On découvrit alors que les mercenaires qui accompagnaient les ambassadeurs avaient profités de la panique pour piller un peu le château : leur présence d'esprit fut ce soir là bien appréciée.

            L'incantation commença, et bientôt une brume étrange se rassembla au centre de la salle. Elle se para de reflets mauves et bleus ; les mages signifièrent alors que la porte était ouverte et qu'il fallait se dépêcher. On évacua les blessés en premier, mais le moment était à l'urgence. Certains remarquèrent que les elfes jetaient des coups d'œil inquiets vers les portes de la salle, et qu'ils ne se précipitaient pas pour partir, puis ils se mirent en route aussi, encadrant discrètement leur chef et la hull qui venaient d'arriver.

            Il restait une dizaine de personnes dans la salle, dont les mages, quand un épouvantable cri de douleur se fit entendre dans le couloir, puis un autre.
            Celui qu'ils avaient passé leur soirée à évité étant ainsi annoncé, les quelques trainards restants se précipitèrent dans un bel ensemble sur la porte, qui s'effondra sur elle-même.
            Quand Douleur entra enfin, il ne restait dans la pièce vide qu'une douceâtre odeur d'encens.
            Ses yeux prirent alors un air à la fois rusé et terrible, et il disparut du plan.

            Les délégations débarquèrent dans une clairière, semblable à milles autres clairières. Mais quelque chose dans l'air, dans la flore, un parfum indéfinissable qui flottait leur disait qu'ils avaient réussis : c'était là Gronno, leur terre d'origine. Les elfes se laissèrent même aller à quelques cris de joie en reconnaissant leur Forêt. Durant quelques instants, les diplomates oublièrent leurs différends pour laisser éclater leur soulagement, allant jusqu'à embrasser l'ennemi d'hier, tant la fatigue et la peur avait eu raison de leurs nerfs. Puis chacun, l'air un peu gêné, reprit une contenance plus officielle, tandis que le groupe avançait dans le sous-bois. Bientôt on arriva à un village elfe ; des messagers furent dépêchés tandis que qu'épuisés par leur longue aventure, les rescapés de cette balade entre les plans s'octroyaient une bonne nuit de sommeil.

            Au matin l'ambiance n'était plus si rose. Dans la claire lumière du soleil, il fallait à présent tenter de comprendre à quoi rimait tout cela. Certains n'avaient qu'une hâte : rentrer chez eux. Cependant la situation s'annonçait tendue. En effet, il s'était écoulé trois mois sur Gronno depuis la disparition des délégations, tandis qu'elles-mêmes n'avaient vécus que quelques jours d'enfer. Les autres populations avaient accusé les elfes de les avoir fait disparaitre, ce qui aurait pu mener à une guerre mondiale...

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Avènement, juillet 2008

            Le couronnement de Darius de Heyl, début officiel de son règne sur les Terres Sombres, devait marquer la fin de l’errance de son peuple, La Flamme, depuis le ravage d’Oghma par les armées dridders. L’événement devait être célébré comme il se devait et les puissants de Gronno étaient tous conviés. Toutes les délégations se présentèrent devant Darius, les diplomates offrirent leurs cadeaux afin d’honorer le futur roi et celui-ci ouvrit alors les festivités.
            Notons que, parmi les différentes délégations, les elfes noirs n’étaient pas représentés et que, pour la première fois depuis la guerre entre l’Empire du Nord et les Terres du Norois, la Bourgognie était représentée par le jeune Duc de Bourg en personne ! Avec la délégation du Norois arriva également une invitée inattendue : Enora van der Kloot, fille du comte Philibert van der Kloot. Ce fut sa peau, entièrement rouge, qui marqua le plus les esprits alors qu’elle demandait de l’aide pour ramener son père, prisonnier de Douleur.

            Chacune des délégations fut reçue en privé par Darius ; c’est d’ailleurs lors de sa discussion avec le Peuple des Marais qu’apparurent deux entités, l’une amicale, l’autre nettement moins à ce que j’ai compris. La menace n’était toutefois pas extraordinaire : les deux êtres disparaissaient si l’un des deux était attaqué.
            La suite des événements devait nous apprendre qu’il s’agissait de Tréomoro, paladin de Grond Nod, et que sa propre conscience était divisée en deux, l’une voulant expirer tous ceux qui s’étaient rassemblés, l’autre voulant les protéger et leur demander de l’aider. Il semblerait que la partie ‘mauvaise’ de son esprit agissait ainsi car elle tenait les délégations responsables de certaines actions.

            Un autre problème survint également : plusieurs personnes dont Darius lui-même disparurent sans laisser de trace pour réapparaitre bien plus tard. Si l’on en croit leur récit, ils auraient été téléportés sur Héonoris, le plan des humains. Cela paraît impossible, mais je doute qu’ils aient menti… Je pense toutefois qu’ils ont eu de la chance de pouvoir revenir, puisque les Portes avaient été scellées.

            Les choses ne reprirent pas vraiment un cours plus ‘normal’ par la suite. Lors du tournoi organisé par la Flamme le duc Emmerich de Bourg fut gravement blessé, car son adversaire Mechraïb, l’un des orcadiens venu avec Téonis, était en réalité un diable qui se dévoila à cet instant. Il disparu pour quelques temps après avoir été repoussé par les délégations.
            Ceci n’empêcha heureusement pas la Flamme de poursuivre ses activités et d’effectuer le rituel d’évocation de l’archange de Belak’hor. C’est alors que celui-ci posait la couronne sur la tête du nouveau roi qu’apparut Arodanor.
            Ce puissant personnage venait en tant qu’héraut d’Agonnor, le dieu du Chaos, porteur d’un message de ce sombre maître. Il donnait le choix à chacun de servir le seul dieu encore vivant ou de mourir. Arodanor leur laissait jusqu’au lendemain pour prendre une décision.

            Cette sourde menace planant sur les délégations les poussait à agir. La partie claire de Tréomoro, le paladin de Grond Nod, parvint à communiquer avec plusieurs personnes avant d’être rejoint par sa partie sombre. Il leur demanda de nouveau de l’aide. Une potion fut préparée et ce fut Darius en personne qui la but : elle lui permit d’être déphasé pour affronter la partie sombre du paladin et surtout de la vaincre.
            Cette épreuve ne laissa ni le roi Darius ni Tréomoro indemne car le premier était blessé et le second avait perdu une partie de ses connaissances mais restait tout de même intimement lié à Gronno.

            Un autre événement se déroula parallèlement à celui-ci. Etait-ce le hasard ? Douleur l’a-t-il provoqué ? Un second groupe de personnes disparu peu après, mais réapparut cette fois-ci sur le demi-plan elfique, celui où avaient eut lieu la réapparition de Aqualenda et d’Autorité, ainsi que l’arrivée de la Reine Dridder.
            Là-bas, ainsi que l’on pouvait s’y attendre, les quelques personnes rencontrèrent le comte van der Kloot. Il était très affaibli mais put tout de même ouvrir un passage tandis que le reste du groupe retenait les dridders qui attaquaient. Naturellement, au moment de franchir le passage, Douleur apparu ; Philibert décida de le retenir et de permettre au petit groupe de retourner sur Gronno.

            Sitôt réapparut, les quelques personnes ayant vu le Comte van der Kloot allèrent trouver Enora, sa fille, lui expliquant la situation. Un rituel fut très vite organisé pour ramener le comte sur Gronno. Celui se déroula sans accro ; il se déroula même trop bien si vous voulez mon avis ! Car Douleur et plusieurs dridders passèrent avec le Comte.
            S’ensuivirent plusieurs escarmouches avec les dridders, mais le reste de la nuit se déroula sans accro notable.

            Le lendemain, Douleur passa rapidement à l’action. Il tourna entre chacun des camps, recherchant l’épée contenant se sœur Aqualenda, répétant sans cesse :
« Ramenez-la moi, nous sommes destinés ! »

            Les elfes avaient dissimulé l’épée contenant la Fille de Serkhet, mais elle fut dérobée par Cornélius, médecin au tripot, puis se retrouva finalement entre les mains de Darius qui tenta d’attaquer Douleur avec celle-ci. Celui-ci récupéra l’épée sans autre cérémonie puis disparu.

            Le paladin de Grond Nod réapparut, seul cette fois-ci. Il expliqua que les plans se rapprochaient les uns des autres et qu’une collision pourrait être catastrophique ; lui-même ne parvenait pas à se rappeler l’origine de ce phénomène, ce souvenir ayant disparu avec sa partie sombre.

            Les chefs des délégations se réunirent avec l’Orcadien Téonis et le Comte van der Kloot et décidèrent ensuite d’envoyer des armées au sud dans le désert, afin de contrer l’invasion dridder.
            De plus, les magiciens tentèrent un coup de poker et organisèrent un rituel pour évoquer Destiné. Douleur avait bel et bien fusionné avec sa sœur Aqualenda, devenant ainsi une seule entité, le seul enfant que Serkhet aurait dû avoir. Fort heureusement, Destiné ressemblait plus à Justice qu’à Douleur et décida d’aider ceux qui l’avaient évoqué : il leur expliqua où devait avoir lieu un rituel d’évocation du père des Dieux, Serkhet.

            Le héraut du dieu du Chaos revint hélas comme il l’avait promis, empêchant le départ du Comte et de la prêtresse de la Flamme vers un site de fouille archéologique en Bourgognie. Accompagnée de plusieurs Guerrier du Chaos et d’un Balrog à plumes, Arodanor contraignit le Comte à fuir avec sa fille. Avec l’aide de Destiné, le lieutenant d’Agonnor fut finalement renvoyé vers Premières Lueurs avec ses sbires.

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